MGP Passion Grands Prix
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 Écologie et sports mécaniques

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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Mai - 8:50

Il y a là dichotomie entre la raison et la passion que nous eprouvons pour notre sport !!

Aurjourd'hui le sport moto a-t-il un sens ?  {et les autres sports mécaniques également}
Par certains aspects il semblerait que nous ayons perdu "le nord" {comme les GP de nuit}...........

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saarinen
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Mai - 19:29

Le moteur thermique n'est pas l'avenir de l'automobile ni de la moto. Mais profitons de ces Grand Prix magnifiques d'autant plus que nous savons que leurs années sont comptées.
Les émissions de CO2 devront être divisées par deux dans 35 ans, concernant les entreprises, les modes de chauffage, nos modes de déplacement, tout en replantant massivement nos forets pour favoriser la photosynthèse. Il ne va pas falloir quand même trop attendre pour changer nos habitudes....
35 ans, c'est très court.
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Laurent74




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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Juin - 23:42

D'une certaine façon tu as raison, d'une autre il faut rapeller tout de même le point essentiel qui fait tourner tout cette planète d'hommes, l'argent.
Si demain le règlement du motogp autorise un point minimum des motos à 50kg et 10L d'essence, les constructeurs seront en mesures d'essayer de nouvelles choses et de creer des nouvelles tendances en retombée sur nos produits de consommation (motos j'entend)
une moto légère aujourd'hui pourrait demander beaucoup moins de puissance pour une consommation bien inférieure et des performances égales.
Honda main mise sur ce milieu à voulu doper ces ventes, a réimposer le 4 temps de 240cv avec toutes les pièces que cela comporte comme cout supplémentaire et comme consommation d'essence (faut bien faire tourner tout ce bordel de distrib soupape etc!) la ou un deux temps de 400cv /litre coutait bien moins cher !
Un retour sur des cylindrées inférieures et un allégement des véhicules est impératifs sur nos routes d'autant que les vitesses praticables sont tellement ridicules. La puissance de nos voitures n'a d’intérêt que l'effet d’ébahissement qu'il procure au fan de tuning.

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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Juin - 11:20

Tout a fait d accord avec Laurent74 le retour du 2 temps serais un gain de poids important et surtout de cout d ailleurs de grands constructeurs y travaillent en automobile avec ou sans turbo !
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Juin - 8:30

Le deux temps est un fantasme, pas une réalité concernant les solutions pour diminuer la pollution, d'autant plus que le sujet a terme est de la supprimer totalement.
Le deux temps est plus polluant que le quatre temps, et si l'on veut améliorer son bilan, c'est au prix d'une extrême complexité qui lui fera perdre son avantage.
La solution passera sans doute par l'électricité, quand la production de celle ci sera issue des énergies renouvelables, et quand nous aurons trouvé d'autres solutions pour la stocker. Nous en sommes encore très loin.

Bien sur, des changements aussi profonds passeront par un changement de mentalité, un changement de société même, plus humaine et n'ayant plus l'argent comme seule priorité. Je conseille a ceux que çà intéresse la lecture de Frédéric Lenoir: "La Guérison du Monde", ou encore d'Edgar Morin. Le système du capitalisme sauvage ne tiendra compte en aucune façon des impératifs écologiques, plaçant en priorité la rentabilité avant le confort de vie de chacun, nous faisant croire a toute force que le bien être ne peut être que matériel. Cette idée est entretenue 24 heures sur 24 par des publicités plus débiles les unes que les autres pour nous faire acheter ce dont nous n'avons pas besoin, mais qui nous ferait paraitre comme des attardés si nous ne les possédions pas.

Aussi longtemps que nous chercherons a toute force de nouveaux gisements de pétrole au lieu d'élaborer des solutions alternatives en énergies renouvelables, nous irons "dans le mur", ce que nous faisons aujourd'hui en toute inconscience.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Juin - 8:44

Je suis bien d accord qu a termes il faudra en venir a d autre solution que le petrole mais pour le coup si de grand constructeur se lance dans le 2temps ce n est pas pour rien . quand a la pollution les constructeurs de moteur hors bords font des moteurs 2 temps qui passent sans probleme les normes antipollutions de tous ce qui se fait actuellement .
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Juin - 15:58

Si nous devons obtenir une diminution de moitié des émissions de CO2 dans 35 ans, ce n'est pas dans 34 ans qu'il faudra commencer, mais tout de suite.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Juin - 11:28

La lutte contre la pollution est louable, souhaitable et indispensable, mais ils semblent selon certains que le C02 ne soit pas le principal responsable.
Certains scientifiques déclarent même que son impacte n'est pas celui avancé par ce que j'appellerai "les médias".

Je ne suis pas suffisamment calé pour savoir qui a raison, et du coup, je ne sais pas si les "efforts" que je consent sont utiles ou sont juste là
pour me donner bonne conscience  scratch

On parle du CO2 et donc de l'air, mais quid de l'eau, du sol, du sous-sol, des plantes et des animaux qui consomment et ingurgitent cela ?
On retrouve des produits polluants dans les poissons y compris pêchés au large ou par grand fond.
Les animaux d'élevages ne sont pas saints au sens propre du terme, on le déplore mais on continu à en manger (oui, moi aussi)

Bref, je ne suis pas très optimiste, car chacun attend que l'autre fasse un effort, comme toujours.
Il est question plus haut du nombre de voitures avec une seule personne à bord, c'est l'exemple type.
Tous les conducteurs s'accordent sans doute à reconnaître les biens faits du co-voiturage, mais rares sont ceux qui font l'effort nécessaire.
Tant qu'une personne ne sera pas prête à adapter ses horaires (je parle de + ou - 30mn) afin de partager sa voiture ou celle d'un autre afin de
moins polluer, tant que les personnes n'iront pas chercher le journal ou le pain à pied (toujours une bonne raison à la fainéantise Smile ) tous les discours sur l'environnement seront inutiles.

En ce qui concerne les compétitions 2 et 4 roues, la aussi on se masturbe l'esprit, et pas qu'un peu !
Si on prend comme exemple les GP moto, si les 3 catégories actuelles sont remplacées par des formules électriques, croyez vous réellement que cela va moins polluer ?
Les 1.500 personnes qui bossent sur le paddock, viennent à pieds ? Le matériel sera transporté en mongolfière ? Et les milliers de spectateurs ne viennent pas en voiture ou en motos ?
La formule1 électrique qui se targue d'être écolo, a besoin que des groupes électrogènes tournent toute la nuit pour recharger les autos... elle est où la non-pollution ?

Hypocrisie, intérêt de certains, enrichissement d'autres, l'écologie ne sert pas l'humanité.

Pour ce qui est du projet de saarinen, j'ai pas encore regardé, mais je m'y colle bientôt

Edit : Je suis allé voir ce drôle d'engin, c'est assez attirant. Les données techniques en font un engin attrayant, certes, mais j'ai du mal à le voir au milieu de la circulation. Je vais régulièrement dans les pays nordiques, où tout les infrastructures (y compris le relief Smile ) facilitent l'usage du vélo. On y voit d'ailleurs souvent des "vélos couchés" et l'engin de saarinen y a sa place et devrait y rencontrer un joli succès.
En ce qui concerne ce que l'on nomme "la vielle Europe", j'ai bien peur que nous ne spoyons pas encore prêts pour ce genre de véhicule, qui pourtant semble une solution intéressante;
Le  bémol que je mettrai (purement un a-priori faudrait que j'essaye), et l'installation à bord et la facilité à en descendre.
L'autre point trouble pour moi, est la vision de la route, la vision latérale dans les intersections ou les ronds points.

Quoi qu'il en soit, je pense que ce genre de véhicule offre réellement une possibilité de rouler sans polluer, représente une alternative aux soit disant véhicules non polluants (électrique, hydrogène), mais que le côté "sportif" va aller à l'encontre de son succès. Je ne sais pas si une position moins couchée (et donc moins efficace on est d'accord) ne serait pas un argument positif, permettant de s'adresser à monsiuer tout le monde.

Tiens nous au courant de l'évolution de l'aventure


Dernière édition par Henry le Dim 7 Juin - 13:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Juin - 13:48

Je souscris 100% a ce que tu dis, et les freins sont énormes, dus a des habitudes de vie, mais aussi a cause de la conviction de la plupart d'entre nous que vivre plus écologiquement correspond a une régression.
On en discutera si vous le souhaitez, sachant que le transport n'est pas le seul domaine et de très loin, où il faut agir.
Nous pourrons parler des échanges carbone correspondant au fonctionnement naturel depuis des millions d'années, mais les émissions de carbone d'origine humaine sont devenues si importantes qu'elles ne peuvent être absorbées dans le cycle naturel et deviennent en excédant dans l'air.
Le plus grave problème n'est pas le CO2 en soit dont les émissions sont encore contrôlables, mais les conséquences d'une élévation de plus de 2°5 due aux émissions de CO2 qui entrainerait des émissions en quantités massives de CH4 dont l'effet de serre est 20 fois supérieur a celui de CO2, entrainant une élévation de température incontrôlables, bien supérieures a 10°, éradiquant toute vie sur terre.
Eviter ces émissions massives de CH4 est la priorité des priorités, et passe par la diminution des émissions de CO2.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Juin - 19:08

Paul Watson : « C’est la nature qui réglera le problème »
9 avril 2015 / Entretien avec Paul Watson

http://reporterre.net/Paul-Watson-C-est-la-nature-qui

« Pirate écolo », « éco-terroriste », « berger des mers », « Robins des Bois des océans », Paul Watson suscite les passions. Ancien de Greenpeace, fondateur de la Sea Shepherd’s Conservation Society, il s’est fait connaître par ses actions directes visant à empêcher les braconniers de pêcher des espèces protégées. Paul Watson séjourne actuellement en France. Reporterre l’a rencontré.
Et voici trois jours, Sea Shepherd a remporté une victoire, avec le sabordage du Thunder, un navire chassant illégalement la légine.


Reporterre - Vous êtes poursuivi par Interpol. Êtes-vous, en France, un réfugié ?

Paul Watson - Oui. Le Japon essaie de m’attraper alors c’est difficile de voyager, mais je suis libre de venir en France et aux États-Unis. Un mandat d’arrêt international a été émis par le Costa Rica, donc quand j’entre dans un nouveau pays, les autorités qui le lisent peuvent m’arrêter et m’envoyer au Japon sans se poser de question, ou alors ils peuvent s’en moquer et me laisser tranquille. Leur décision est imprévisible. Mais la France n’a jamais reconnu ce mandat. Et puis j’ai bénéficié de soutiens [notamment celui de Nicolas Hulot, ndlr].

Quelle est l’origine de ce mandat d’arrêt ?

Le Costa Rica a émis un mandat contre moi une semaine après avoir rencontré le premier ministre du Japon, en se fondant sur des faits qui ont eu lieu en 2002.
Ils m’accusent de « manœuvre dangereuse d’un navire » (reckless operation of a vessel) au Costa Rica et de « conspiration d’abordage » (conspiracy to trespass) au Japon. De ce fait, j’ai été inscrit sur la liste rouge d’Interpol. Or personne n’a jamais été placé sur cette liste pour ce genre de motifs, qui sont des délits mineurs.
Personne n’a été blessé, rien n’a été abîmé ou endommagé. Cela n’a aucun sens ! Cette liste est faite pour les tueurs en série et les criminels de guerre. La France et les États-Unis l’ont bien compris, ils me laissent tranquille. La Cour internationale de justice avait émis un jugement en notre faveur, mais cela n’a rien changé. Le Japon fait ce qu’il veut.
Concrètement, ils veulent ma tête parce que nous les avons empêché de tuer illégalement des baleines dans l’océan Antarctique, ce qui représente des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars pour les armateurs.

Quel est l’objectif de la Sea Shepherd’s Conservation Society (Société de conservation Berger de la mer) ?


J’ai fondé Sea Shepherd en 1977 pour soutenir des lois de préservation de l’environnement au Canada. Nous luttons contre le braconnage, nous intervenons contre les activités illégales. Les lois, règles et traités nécessaires à la protection des océans existent, mais les gouvernements refusent de les faire appliquer pour des raisons politiques et économiques. Quel est l’intérêt de faire des lois si personne n’en fait rien ? Nous nous servons de la loi pour intervenir sur les mers, en tant que conservateurs marins concernés et compatissants.

Aujourd’hui, 40 % de ce qui est pêché l’est de manière illégale. Face à cela, nous rassemblons les preuves de l’illégalité des pêcheurs, puis nous bloquons leurs opérations afin qu’ils arrêtent.

On peut mesurer nos résultats par le nombre d’animaux marins qui n’ont pas été pêchés ou tués grâce à nous. Depuis 2006, cela représente par exemple 6 000 baleines épargnées. Ce n’est pas suffisant, la seule manière de sauver les océans est que les gouvernements s’organisent, coopèrent et utilisent leurs marines.


Comment se fait-il que les États ne fassent rien pour faire appliquer les législations internationales sur la pêche ?


Cela n’apporterait rien aux politiciens, et la pêche rapporte de l’argent. En Afrique, les bateaux qui se font arrêter pour pêche illégale paient des amendes proportionnelles à leurs profits : c’est juste un moyen de faire des affaires pour les États.

L’année dernière, le Thunder a été arrêté en Malaisie avec des millions de dollars de pêche à bord : il a dû payer une amende de 90 000 dollars australiens, puis a pu repartir avec sa cargaison. Par ailleurs, ce navire est sous pavillon nigérian mais appartient à une entreprise espagnole qui reçoit trois millions d’euros de subventions de l’Union européenne.

Quelles sont les campagnes en cours de Sea Shepherd ?

Cela fait 82 jours [au 11 mars] qu’un de nos bateaux, le Bob Barker, poursuit un braconnier, le Thunder. Ce navire braconne de la légine australe et figure sur la liste mauve d’Interpol pour pêche illégalle. L’affaire est en cours d’instruction. Notre second bateau sur cette campagne, le Sam Simon, a confisqué leurs filets et les a donnés à Interpol sur l’île Maurice. C’est la plus longue poursuite qui ait jamais été menée contre un braconnier. Il ne sait plus où aller car nous le suivons en permanence et nous dénonçons sa position aux autorités.

On vous reproche d’utiliser la violence. Que répondez-vous ?

Depuis 1977, nous n’avons pas causé la moindre blessure à quiconque. Nous sommes une organisation profondément non-violente. Le problème est que personne n’interroge les gens qui font preuve de violence contre nous : défendre la propriété par la violence ne leur pose pas de problème. C’est la nature du monde dans lequel nous vivons : la propriété est un droit qui prime sur tout le reste.

On vous qualifie aussi de pirate. Qu’est-ce qu’un pirate selon vous ?

Au XVIIe siècle, il n’y avait pas de marine britannique aux Caraïbes pour arrêter les pirates, et c’est Henri Morgan, lui-même pirate, qui faisait la police.

Pourquoi ? Parce que les gouvernements et la marine britanniques étaient corrompus. La piraterie s’était développée parce que les pirates payaient tous les responsables au pouvoir.

La situation n’est pas différente aujourd’hui. Les gouvernements sont corrompus, la piraterie s’épanouit. Alors ils prennent des bons pirates pour lutter contre les mauvais pirates. L’histoire regorge de « bons » pirates. Il y a plein de gens que les Anglais voient comme des héros et qui étaient des pirates.

Pourquoi est-il si important de défendre les océans ?

Si les poissons disparaissent, les océans mourront. Si les océans meurent, nous mourrons tous dans les dix années suivantes.

Les océans constituent le système vital de la planète. Ils régulent la température et produisent 80 % de l’oxygène que nous respirons. Tout est interdépendant, et si vous cassez les équilibres, tout s’effondre et vous vous retrouvez avec des océans remplis de méduses : le fait qu’elles soient si nombreuses aujourd’hui est un symptôme de l’effondrement des écosystèmes.

En réalité on ne tolérerait jamais sur terre ce qui se passe sur les mers. On ne tolérerait pas que n’importe quel animal terrestre soit traité comme le sont les animaux marins. Par exemple, aux Îles Féroé, ils piègent des bancs de dauphins pour les tuer : cela reviendrait sur terre à poursuivre des animaux pendant des dizaines de kilomètres et à en abattre le plus possible.

Les océans sont aussi menacés par la pollution, le réchauffement climatique, etc. Que pouvez-vous faire face à cela ?

Sea Shepherd ne peut rien contre le changement climatique. Ce sont les gouvernements qui doivent agir. Le problème est que personne ne veut changer ses habitudes. Les gens ne vont pas abandonner leurs voitures, leurs avions, leur niveau de vie, même s’ils savent que tout cela va bientôt disparaître. Ils pensent que ce n’est pas leur problème, que c’est celui de leurs enfants.

Cela dit, Sea Shepherd est engagé dans la lutte contre la pollution des océans par le plastique. Nous avons un programme, le Vortex Project qui consiste à collecter et recycler le plastique des océans.

Que faire lorsque certaines activités destructrices de l’environnement sont légales ?

Malheureusement, aujourd’hui, la plupart des lois sont faites pour protéger les entreprises, pas l’environnement ni les êtres humains.

Aux États-Unis, il existe une loi appelée « Animal enterprise terrorism act » [loi sur le terrorisme en direction d’entreprises de commerce animal].

Si vous manifestez contre la pêche au thon, par exemple, en brandissant une pancarte ou en créant un site web, vous êtes considéré comme un terroriste.

En fait certains hommes politiques considèrent les environnementalistes comme plus dangereux que les terroristes.

La législation devient de plus en plus répressive, au point que bientôt le simple fait de s’opposer à quelque chose sera considéré comme du terrorisme. C’est déjà le cas au Canada : si vous vous opposez publiquement à des projets de développement, vous êtes fiché comme terroriste. Ce qu’avait prédit George Orwell dans 1984 est en train de se réaliser.


Personne ne proteste contre ces lois ?

Les gens sont facilement manipulés. Au Canada, les politiciens se servent de la menace d’attaques terroristes – qui n’ont jamais eu lieu – et de la peur pour faire passer leur programme, qui consiste notamment à arrêter les défenseurs de l’environnement. Ils exploitent l’extrémisme islamique afin d’agir contre les environnementalistes.


Allez-vous rester à Paris pour la COP 21 à la fin de l’année ? Comment pensez-vous peser sur les discussions ?

Notre objectif est de montrer comment les problèmes des océans contribuent au changement climatique.

Par exemple, historiquement, les baleines ont eu une contribution importante à la réduction des gaz à effet de serre : elles rejettent des quantités importantes de fer dans leurs excréments, ce qui favorise le développement du plancton, qui lui-même produit de l’oxygène.


Qu’attendez-vous de la COP 21 ?


Il n’y a rien à attendre de la Chine, l’Australie, les États-Unis et le Canada.

Le seul espoir vient de l’Europe qui pourrait jouer un rôle de meneur. Et comme la conférence est accueillie par la France, j’espère que ce pays prendra le leadership. Mais si rien ne se passe…

Depuis 1972 et la première conférence environnementale à Stockholm, il n’en est jamais rien sorti. C’est une perte de temps, d’argent, d’énergie. Mais les politiciens en sont très contents car ils peuvent dire : « Regardez ce qu’on a fait, on a discuté, écrit des textes, et on s’est mis d’accord sur le problème ! »

L’État de Floride vient d’interdire de prononcer les mots « changement climatique » ou « réchauffement climatique » à propos de l’élévation du niveau de la mer.

Alors qu’ils viennent d’engager 154 millions de dollars pour lutter contre la montée des eaux en Floride, qui est le premier État à être affecté.

Ils dépensent de l’argent pour faire face aux conséquences, mais ça ne les intéresse pas de connaître les causes.

Aux Etats-Unis, James Inhofe s’occupe des questions de changement climatique en tant que président de la commission environnement du Sénat.

Et bien il ne croit pas au changement climatique ! Il croit que Dieu ne laissera jamais cela se produire.

En février, il est arrivé au Congrès avec une boule de neige, et l’a montrée à tout le monde en disant : « Regardez, ceci est la preuve qu’il n’y a pas de réchauffement climatique ».

Ce type est dingue.

Et il est en charge des questions climatiques ! La droite américaine est tout simplement composée de fanatiques religieux idiots. On ne peut pas parler rationnellement avec ces gens-là.

Êtes-vous pessimiste ?

Sur la politique, oui.

Dans la population il y a des mouvements, mais pas dans la politique.

Ce sont les mouvements sociaux, chargés de passion, qui font les révolutions.

Puis les politiciens s’adjugent les honneurs.

Mais ce qu’il faut savoir, c’est que si les gens ne font rien pour changer la situation actuelle, la nature le fera pour nous. Ce sont les lois de base de l’écologie, on ne peut pas les dépasser.

Et cela aura des conséquences catastrophiques.

Quelle vision avez-vous du rapport entre les hommes et la nature ?


Pour espérer survivre dans le futur, nous devons développer une éthique biocentrée : nous appartenons au même ensemble que les animaux, nous ne sommes qu’une partie du monde vivant.

Depuis dix ou douze mille ans, les civilisations humaines ont cru qu’elles étaient au-dessus du reste, que nous les hommes étions supérieurs à tout ce qui existe et formions le centre de la création.

C’est un point de vue erroné.

La plupart des espèces dont nous avons besoin (vers de terre, abeilles, fleurs, arbres…) n’ont pas besoin de nous.

Si les abeilles disparaissaient par exemple, ce serait une catastrophe, des dizaines de milliers de personnes en mourraient.

Nous devons avoir une relation avec le monde vivant en nous considérant comme une partie de ce monde. Ce sont les lois de l’écologie :

. la diversité : la force d’un écosystème c’est sa diversité ;

. l’interdépendance : toutes les espèces sont dépendantes les unes des autres ;

. les ressources naturelles : il faut limiter notre croissance, limiter nos capacités en fonction de la limitation des ressources terrestres.

Actuellement nous volons les ressources des autres espèces, ce qui entraîne leur disparition. En raison de l’interdépendance, cela conduira à la disparition de la totalité du vivant.

Dans ces questions d’équilibre et d’interdépendance, comment situez-vous l’élevage animal et de production de viande ?

La population humaine est de sept milliards et demi d’individus, celle des animaux d’élevage (vaches, moutons, porcs, poulets) est de plusieurs milliers de milliards. Les bêtes sauvages ne représentent plus qu’un pourcentage très faible du nombre total d’animaux. Les animaux d’élevage constituent la majeure partie de la biomasse.

Et 40 % de la pêche mondiale sert à nourrir les animaux d’élevage et les animaux domestiques.

L’ensemble des chats domestiques consomment plus de poisson que l’ensemble des phoques,

les porcs en consomment plus que les requins,

les poulets plus que les albatros.

L’industrie de la viande est la première consommatrice d’eau potable ainsi que la première contributrice au réchauffement climatique, devant l’industrie automobile [un rapport de la FAO en 2006 évalue la contribution de l’élevage dans les gaz à effet de serre à 18 %, un autre rapport parle lui de plus de 51 % pour l’ensemble de la filière].

Un végétarien qui conduit un gros 4X4 émet moins de gaz à effet de serre qu’un omnivore qui roule en vélo.

Le film Cowspiracy explique que produire un hamburger demande 800 litres d’eau D’après un rapport rédigé en 2004 pour l’Institut d’éducation sur l’eau de l’UNESCO, il faut 2 400 litres d’eau pour produire un hamburger, il en faut 15 000 pour un kilo de viande de boeuf, NDLR].

Et quand les documentaristes se rendent dans les grandes organisations environnementales et les interrogent sur l’industrie de la viande, aucune d’entre elles ne soulève le problème.

Sea Shepherd est la seule organisation interrogée dans le film qui en parle.

Le service de gestion de l’eau en Californie partage aussi ce constat : l’industrie de la viande est la première consommatrice d’eau potable.

Et quand on leur demande pourquoi ils ne font rien, ils répondent : « Le public ne le permettrait pas. On ne peut pas en parler parce que personne ne veut entendre ça ».

Cela signifie aussi que personne ne soutiendra financièrement les ONG qui dénoncent le problème de la viande. Or une grande partie des organisations environnementales font du business, elles doivent faire rentrer de l’argent.

Le mouvement environnemental dans le monde est constitué des trois millions de petites organisations locales qui font avancer les choses.

Pas des grosses organisations qui gèrent des milliards d’euros.

Des militants environnementaux sont tués en permanence sur le terrain, et personne n’en parle. (En dix ans, 900 défenseurs de l’environnement ont été assassinés).

Arrêter l’élevage est-il une solution ?

C’est une des solutions, oui.

Aujourd’hui les animaux d’élevage ne pourraient pas survivre dans la nature.

Ce sont des usines à lait ou à viande.

Elles consomment une quantité phénoménale de ressources.

60 litres d’eau pour produire un avocat,

800 pour produire un hamburger : toutes ces terres et cette eau utilisées pour produire de la viande pourraient servir à produire des légumes et des céréales.

Que pensez-vous de la chasse ?

Autrefois, quand la population humaine ne dépassait pas un million de personnes, nous pouvions chasser et vivre en relative harmonie avec les animaux.

Mais avec sept milliards et demi d’individus, c’est ridicule !

Si chaque citoyen Américain exerçait son droit de chasser, en moins d’un an il n’y aurait plus un seul cerf dans tout le pays.

Donc chasser est juste impossible, d’un point de vue comptable.

Comment voyez-vous le futur de la planète ?

Si la population continue de progresser à ce rythme, en doublant tous les 60 ans, ça ne sera pas tenable.

D’ici les 75 prochaines années, tout va s’effondrer.

Il n’y a pas assez de ressources pour assurer de l’eau, de la nourriture et des ressources minérales pour une telle population.

Certains disent que la solution passe par l’élimination de la pauvreté au niveau mondial, distribuer les ressources équitablement. Le problème est que si les pauvres veulent vivre comme les riches, il faudrait trois planètes.

C’est impossible.

L’autre solution consiste à demander aux riches de devenir pauvres, mais ils n’accepteront pas !

Le riche ne veut pas s’appauvrir, le pauvre ne veut pas rester pauvre mais devenir riche…

La seule solution est de diminuer la population, mais comment y parvenir ? C’est une question très très difficile.

Personne n’en est conscient, les gens veulent avoir des enfants.

Il faudrait des décisions politiques pour limiter la natalité, mais cela n’arrivera pas. Encore une fois, c’est la nature qui réglera le problème.

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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeMar 30 Juin - 10:20

Je suis en désaccord avec tout çà, juste parce qu'il y a une erreur sur les priorités.

Le taux de natalité baisse dés qu'un pays passe de la pauvreté à la richesse, et cela ne s'est jamais démenti.
Le réchauffement climatique, même s'il découle partiellement de l'accroissement de la population, est une menace bien plus imminente et déjà actuelle pour des populations pauvres, en Afrique tout particulièrement.
De plus en plus de populations sont déplacées, que ce soit a cause de la sècheresse ou de l'élévation du niveau des océans. Mais il est vrai que ce sont les pays de l'hémisphère nord en zone tempérée qui sont les plus riches qui peuvent prendre des décisions efficaces contre le climat, mais ce sont eux aussi qui sont les moins touchés, pour l'instant du moins, par ces changements.
Peut être faudra t-il une véritable catastrophe climatique touchant les pays les plus riches pour que nous prenions conscience de l'imminence du danger et de l'urgence de prendre des décisions.

Nous connaissons les causes du changement climatique, et nous en connaissons maintenant les remèdes, mais nous sommes là à nous prendre le pouls et à nous dire que nous pouvons bien conserver nos habitudes encore quelques années.

Tout cela est faux, et c'est à chacun d'en prendre conscience, de le faire savoir autour de nous.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Juil - 20:58

Tu penses que les gens sont prêts à devenir végétarien, rouler en vélo, ne plus utiliser de véhicule à moteur (thermique ou électrique) ne plus voyager, avoir suffisamment d'argent pour avoir un habitat passif, ne plus manger que de la nourriture en vrac (plus aucun emballage) ... Ect ?

Justement plus il y a de pays sous devellopés moins il y aura de pollution, sauf que que tous ces pays sont en voie de développement et détruise les forêts afin de construire habitations , industries , palmiers ...ect...

Malgré cette augmentation de richesse la population croit encore et toujours, donc le pouvoir d'achat moyen sur la planète va augmenter le nombre d'humain aussi.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Juil - 23:13

Je ne dis pas que les gens soient prêts pour ces changements, je dis simplement qu'ils ne vont pas avoir le choix.
L'évolution démographique est très inférieure dans les pays développés (Etats Unis, Europe de l'Ouest) qu'en Asie (Chine exclue) et en Afrique. Le problème démographique est donc secondaire (compte tenu de la croissance des économies des pays pauvres) par rapport aux conséquences d'un dérèglement climatique.

Enfin, que penses tu qu'il subsistera de nos économies, de nos modes de vie et de nos régimes politiques avec une évolution de température moyenne de 10°? Car si nous ne nous en tenons pas à une augmentation de 2° d'ici a la fin du siècle, c'est bien d'une augmentation de plus de 10° dont nous devrons parler, car il n'y a pas de moyen terme.
Et là, il sera trop tard pour se demander si l'on doit rouler en voiture ou à vélo.
Et ces conséquences, la plupart d'entre vous les vivrons, et je ne parle pas de vos enfants qui devront succomber à ce qu'il faut bien appeler notre égoïsme et notre inconscience.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeLun 6 Juil - 12:19

autre
Faut-il craindre les bouffées de méthane ?

autre - par Anne Debroise dans dlr n°51 daté septembre 2012 à la page 28 (1741 mots) | Gratuit
Les sols gelés et les fonds marins de l'Arctique emprisonnent des quantités importantes de méthane. Or ces réserves fuient doucement. Si elles libéraient massivement leur carbone, elles décupleraient l'effet de serre.

Ce sont des trous ronds dans la glace. Des cratères d'où s'échappe du méthane en quantité suffisante pour que l'on puisse l'enflammer avec une allumette. En mai dernier, l'équipe de Katey Walter Anthony, de l'université d'Alaska à Fairbanks, annonçait dans la revue Nature Geoscience en avoir dénombré plus de 150 000 dans les lacs et fjords gelés d'Alaska et du Groenland, entre 2008 et 2010.

Un mois plus tôt, la même revue avait publié les observations d'une autre équipe américaine menée par Eric Kort, de l'université Harvard. Celle-ci avait également mesuré des fuites de méthane, mais cette fois-ci en plein océan Arctique, à l'aplomb de petits chenaux ou de cassures dans la banquise : il s'en échappe en moyenne 2 milligrammes par jour et par mètre carré.

Pour les chercheurs, ce méthane proviendrait d'immenses stocks de carbone emprisonnés sous la glace. Il s'agit soit directement de méthane sous forme hydratée que l'on retrouve sur ou dans les planchers océaniques ; soit de matière organique prise dans le sol gelé (sous-marin ou continental) qui, à la faveur d'un réchauffement, est décomposée par des micro-organismes producteurs de méthane. Le méthane dégazé rejoint alors l'atmosphère. Au bout de neuf ans en moyenne, il s'oxyde et se transforme en dioxyde de carbone, plus stable.

Méthane et dioxyde de carbone sont, après la vapeur d'eau, les deux gaz qui contribuent le plus à l'effet de serre terrestre. À eux deux, ils représentent aujourd'hui 800 gigatonnes équivalent carbone (GtC) dans l'atmosphère (lire « À quoi correspond la tonne équivalent carbone », p. 29). Or, la quantité de carbone immobilisée par le froid dans le sol et dans les océans est estimée à des milliers de GtC. Les échappements de méthane que l'on observe aujourd'hui dans cette région sont-ils le signe avant-coureur d'une future perturbation du cycle du carbone aux hautes latitudes, qui accélérerait dramatiquement le changement climatique ?

Aujourd'hui, la zone arctique est globalement un puits de carbone*. Selon les estimations d'une coopération internationale menée en 2009 par David McGuire, de l'université d'Alaska à Fairbanks, elle enfouit entre 0 et 3 gigatonnes par an de dioxyde de carbone de plus qu'elle n'en émet dans l'atmosphère ; et elle émet moins de 0,1 gigatonne de méthane.

LE PUITS DE CARBONE ARCTIQUE S'ESSOUFFLE
Ce piégeage du carbone est essentiellement assuré par l'océan, grâce à deux processus très différents. La « pompe physique » correspond à la simple dissolution dans l'eau du dioxyde de carbone, qui intègre les couches profondes de l'océan sous forme de carbonates.

La « pompe biologique », elle, concerne l'absorption du dioxyde de carbone dissous par les organismes photosynthétiques. Ils l'utilisent pour fabriquer leur propre matière organique. À leur mort, une partie de ces organismes tombent au fond de l'eau pour rejoindre les sédiments. Une autre partie est décomposée et peut retourner à l'atmosphère.

Ces mécanismes ont lieu dans tous les océans, lesquels constituent le principal puits de carbone sur la planète. Ils absorbent environ un quart du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Mais grâce à ses températures basses et une salinité importante qui augmentent son pouvoir de dissolution, l'océan Arctique, qui couvre moins de 4 % de la surface océanique terrestre, représente 5 % à 14 % de ce puits en masse de dioxyde de carbone.

Les forêts boréales, qui absorbent du dioxyde de carbone lors de la photosynthèse, contribuent aussi certainement à piéger du carbone dans cette région. Il est toutefois impossible de chiffrer leur bilan : les différentes estimations d'absorption et d'émission de carbone, fondées sur des modélisations encore imparfaites et des mesures disparates, donnent des résultats trop dispersés.

Il est en revanche certain que le puits de carbone arctique s'affaiblit. Certes, avec le réchauffement, les terres gelées laissent place à la toundra, et la toundra à des forêts, qui stockent plus de carbone. Mais la capacité d'absorption des océans, elle, baisse, selon un mécanisme encore mal compris impliquant l'acidification de l'eau de mer et la hausse des températures de surface. Selon Ute Schuster et Andrew Watson, de l'université d'East Anglia, au Royaume-Uni, la quantité de dioxyde de carbone absorbée annuellement dans l'Atlantique Nord serait deux fois moins importante dans la période 2002-2005 qu'en 1990.

Si la modification des conditions climatiques venait en outre à déstabiliser le stock de carbone emprisonné en Arctique, transformant la région en source de carbone, quelles quantités seraient susceptibles d'être libérées ? Pour répondre à cette question, encore faut-il connaître la quantité de carbone présente dans ces réservoirs.

LA FONTE DU PERGÉLISOL LIBÈRE DU MÉTHANE
Le réservoir le mieux évalué est sans doute le stock de carbone emprisonné dans le pergélisol. Le pergélisol est un sol resté gelé pendant au moins deux années consécutives. D'une épaisseur de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres, il recouvre la majeure partie des paysages arctiques ainsi qu'une grande partie des plateaux continentaux. Or le pergélisol abrite des restes végétaux, animaux et microbiens gelés depuis des dizaines de milliers d'années. « Selon les dernières estimations, publiées en 2009, le stock de carbone organique enfoui dans le pergélisol arctique s'élèverait à 1 672 GtC, ce qui représente deux fois la quantité de carbone dans l'atmosphère », précise Hugues Lantuit, directeur exécutif de l'Association internationale du permafrost.

Deuxième point à déterminer : ce stock est-il sensible au réchauffement climatique ? Oui, si l'on en croit Hugues Lantuit : « Le réseau de capteurs installés en profondeur dans les sols arctiques indique que la température du pergélisol augmente dans les mêmes proportions que les températures de surface. » Résultat : le pergélisol fond.

Cependant, cette fonte conduit à la libération de méthane. Sur terre, des lacs apparaissent, au fond desquels la matière organique libérée du gel fermente en l'absence d'oxygène et émet du méthane. Sous la mer, le scénario est identique. En 2009, une équipe internationale menée par Natalia Chakhova, de l'université d' Alaska à Fairbanks, a montré que les eaux du plateau arctique de Sibérie orientale, qui couvrent plus de 2 millions de kilomètres carrés dans l'océan Arctique, laissent échapper de grandes quantités de méthane. En surface, la concentration du méthane est, sur la moitié des eaux de surface, huit fois supérieur à la normale.

Mais le stock le plus important de méthane se trouve sans doute sous forme d'hydrates. On découvre des hydrates de méthane, composés de molécules d'eau à l'état solide formant des cages qui piègent du méthane, sous tous les océans, à la surface ou à l'intérieur des sédiments sous-marins. Quelle quantité de méthane renferme cet autre stock ? Selon David Archer, géophysicien à l'université de Chicago : « Les hydrates de méthane renferment autant de carbone que les réserves connues de charbon, de pétrole et de gaz. » C'est-à-dire plusieurs milliers de GtC

UN RISQUE RÉEL DIFFICILE À ÉVALUER
En outre, ces réserves d'hydrates de l'Arctique sont, elles aussi, instables. Dans ces eaux froides, les hydrates se forment en effet à seulement 200 mètres de profondeur (contre plutôt 500 mètres ailleurs). Ils sont donc plus sensibles au réchauffement des eaux de surface, qui gagnent lentement les profondeurs. Des bulles de méthane provenant du plancher océanique ont été observées en Arctique et au large de la Norvège. Les panaches proviennent d'une zone où règnent les conditions de température et de pression coïncidant avec la limite de stabilité des hydrates. Pour l'heure, il est difficile de dire si les remontées de méthane observées sont normales ou indiquent le début d'une vaste déstabilisation.

Le risque réel représenté par le carbone enfoui dans le pergélisol et dans les hydrates de méthane est donc difficile à évaluer. « On a d'énormes incertitudes sur ces hydrates, comme sur la matière carbonée enfermée dans le pergélisol, souligne Hugues Lantuit. Les fuites observées ont-elles toujours été là, est-ce qu'elles augmentent ? Le méthane pourrait-il être libéré brusquement ? Et si oui, quelle quantité rejoindra effectivement l'atmosphère, après avoir traversé la colonne d'eau ? »

LE DÉGAZAGE DE MÉTHANE SOUS HAUTE SURVEILLANCE
Difficile de répondre à ces questions tant qu'on ne dispose pas de longues séries de mesures précises et continues sur l'année des émissions de méthane. « Ce que l'on sait aujourd'hui, c'est que la concentration de méthane dans le monde a augmenté de 150 % depuis 1750. Mais elle a stagné entre 1999 et 2006, avant de repartir à la hausse. Ces changements sont encore mal compris », admet Philippe Bousquet, du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, à Gif-sur-Yvette. Aujourd'hui, les systèmes naturels et les activités humaines émettent environ 0,6 gigatonne de méthane dans l'atmosphère chaque année. Les émissions arctiques représenteraient 15 % de ce total. Mais ce chiffre, issu de modélisations, est entaché d'incertitudes.

Ces incertitudes incitent David Archer à temporiser : « Actuellement, le dégazage de méthane associé au pergélisol ou aux hydrates est de toute façon très faible. La plupart du méthane de l'atmosphère provient des zones humides, qu'elles soient naturelles ou artificielles, comme les rizières. Et il y a assez d'incertitudes sur le bilan du méthane pour ne pas avoir à s'affoler tout de suite. »

Certes, dans le passé, plusieurs changements climatiques brusques se sont produits. Ils pourraient être associés à un dégazage rapide de méthane. Néanmoins, selon David Archer, « Nous ne connaissons aucun mécanisme qui pourrait expliquer une libération catastrophique de méthane. Les dégazages observés font partie d'un système qui met des siècles à répondre aux changements de température. Même un gigantesque glissement de terrain sous-marin, qui libèrerait 1 gigatonne de carbone sous forme de méthane, n'aurait qu'un impact faible sur le changement climatique. »

Une brusque libération de quantités énormes de méthane serait donc pour l'instant de l'ordre du fantasme. Pour en réduire les incertitudes, les initiatives pour mesurer le phénomène, puis tenter de le comprendre pour le simuler, se multiplient.

Ainsi, Philippe Bousquet travaille sur le projet Merlin (acronyme anglais de « Mission de détection à distance du méthane par Lidar* »), « une mission satellite qui déterminera les variations d'émissions de méthane et donnera surtout une vision continue, globale, sur l'année, des variations de ce gaz dans l'atmosphère ». Le lancement est prévu en 2016.

L'Europe finance par ailleurs le plus important projet au sol de mesure des émissions de méthane jamais imaginé : PAGE 21 (acronyme anglais pour « Les changements du permafrost dans l'Arctique et leurs conséquences globales au XXIe siècle »). Toutes ces données permettront de quantifier le phénomène et d'évaluer si oui ou non le méthane polaire risque de déséquilibrer le climat mondial.

Par Anne Debroise
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeLun 6 Juil - 12:46

La libération du méthane emprisonné dans la calotte glaciaire est ce que nous devons craindre le plus, et c'est ce qui rend redoutable une élévation de température de plus de 2°. Quand nous aurons dépassé ce cap, le méthane sera libéré massivement et nous ne parlerons plus d'une élévation de température de 2° mais beaucoup plus au point que la situation sera devenue incontrôlable. C'est la raison pour laquelle le GIEC préconise un plan pour ne pas dépasser cette température.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeDim 9 Aoû - 11:34

https://www.newscientist.com/article/mg22730324-200-earth-now-halfway-to-un-global-warming-limit/

Je ne savais pas que nous étions dans une période el nino cette année.

Il y aura donc la nina l'année prochaine apportant un refroidissement artificiel.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeVen 30 Oct - 16:07

saarinen a écrit:


Bien sur, des changements aussi profonds passeront par un changement de mentalité, un changement de société même, plus humaine et n'ayant plus l'argent comme seule priorité. Je conseille a ceux que çà intéresse la lecture de Frédéric Lenoir: "La Guérison du Monde", .

Ca n'est pas plutôt l'âme du monde ?


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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeVen 30 Oct - 16:10

autant pour moi il y a bien la guérison du monde
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Nov - 16:36

Saarinen,

tu en es où de ton projet ?
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Nov - 17:32

Merci C3po de t'en préoccuper. Je crois que nous avons le même déception et je vais retourner à mon projet.
Techniquement, la version de base est finalisée techniquement et je travaille sur des véhicules dérivés: un véhicule biplace et deux versions utilitaires. La plupart des éléments mécaniques sont communs aux 4 versions.
Je dois aller au Mans pour discuter des investissements avec un entrepreneur potentiel et je monte donc un dossier. Mais dur de soutenir ce projet tout seul car c'est un travail de folie.
Pourtant, çà marche et çà correspond a des impératifs écologiques incontournables. Bien entendu, tout le monde ne roulera pas avec ces engins, et même si c'était le cas, cela ne résoudrait pas tous les problèmes de CO2 et autres cochonneries rejetées dans l'atmosphère.
Mais en le mettant en location dans les grandes villes, on améliorerait déjà grandement la qualité de l'air, car woshhhh, puisque c'est son nom, peut être utilisé par tous les temps, toutes les températures, et avec un habillement non spécifique.
J'y crois plus que jamais et vous donnerai des nouvelles dés que possible.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Nov - 20:18

J'ai achete les deux bouquins du coup de Frédéric LENOIR.

Si je puis me permettre je trouve le nom compliqué dans le sens ou si une personne souhaiterait faire des recherches sur ton véhicule comment va t'il se souvenir du nombre de "h" ?
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Nov - 23:09

Bien sur que tu peux te permettre!!! Very Happy
En fait Woshhhh est le nom du projet, mais l'entrepreneur choisira pour le produit le nom qu'il voudra en fonction des orientations marketing.

Je suis heureux que tu aies acheté les bouquins de Frédéric Lenoir et j'espère qu'ils t'apprendront autant qu'à moi. J'ai sur ma table de nuit en permanence, "Petit Traité de Vie Intérieure" que je te conseille chaudement si les autres t'ont intéressé. Bonne lecture et on en parle quand tu veux.
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Nov - 9:26

OUI OUI, très bonne lecture d'un homme rempli de sagesse et équipé d'une tête bien remplie.....

Il est régulièrement invité sur les plateaux de radio où ses interventions sont tjrs pertinentes et pleines de sens !!

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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Nov - 20:13

saarinen a écrit:
Bien sur que tu peux te permettre!!!  Very Happy
En fait Woshhhh est le nom du projet, mais l'entrepreneur choisira pour le produit le nom qu'il voudra en fonction des orientations marketing.

Je suis heureux que tu aies acheté les bouquins de Frédéric Lenoir et j'espère qu'ils t'apprendront autant qu'à moi. J'ai sur ma table de nuit en permanence, "Petit Traité de Vie Intérieure" que je te conseille chaudement si les autres t'ont intéressé. Bonne lecture et on en parle quand tu veux.

cheers
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Nov - 22:06

Ford est bien conscient que le secteur automobile va subir de profondes modifications dans le futur. Son président, Bill Ford Junior, déclarait la semaine dernière lors du dernier « Web Summit » à Dublin que l'entreprise allait devoir « migrer vers de nouveaux modèles économiques et que le rôle de la voiture allait être grandement diminué, mais qu'il y aurait néanmoins d'autres sources de revenus

http://www.lesnumeriques.com/voiture/ford-passe-a-l-offensive-sur-nouvelles-technologies-n47051.html
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MessageSujet: Re: Écologie et sports mécaniques   Écologie et sports mécaniques - Page 2 Icon_minitime

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