L'interview de la semaine

Je viens de lire Moto Journal et j'aimerai vous faire part de l'interview de Giles Bigot concernant Dani Pedrosa... Comme vous le savez c'est mon pilote préféré, je ne demande pas d'y adhérer mais seulement je trouve l'article assez juste.

"Un peu plus loin, le coude appuyé sur le capot d'une semi, Gilles Bigot, chef mécano du team FFM Honda GP 125, prend spontanément la défense d'un mal aimé : " Pedrosa est trop critiqué et c'est dommage, c'est même pour ça que j'aimerais qu'il soit champion du monde. On dit qu'il est terne et réservé, mais Schumacher état pareil, et aujourd'hui, on dit de lui qu'il a été génial ! Pedrosa est surtout concentré sur son travail ; pour moi, c'est un Doohan bis, juste un pilote peu expressif. Tout du moins en public, car, dans le privé, il s'exprime beaucoup.

Qu'est ce qu'on aurait dû dire d'Alex Crivillé, avec qui j'ai beaucoup travaillé et qui était un véritable introverti ? Et puis, qu'est ce qu'on demande à un pilote ? D'aller vite et d'essayer d'être le meilleur. Cette réflexion me rappelle une déclaration que m'avait faite Johnny Hallyday : "Quand je fais venir mon plombier, ce que je lui demande, c'est que ma douche ne fuie plus quand il repart, bref, qu'il fasse son boulot. Moi, mon métier, c'est de chanter ; si je chante mal, qu''on me le dise, mais qu'on n'attende pas de moi que je fasse des discours philosophiques, ce n'est pas mon métier."

La stupide peoplelisation ambiante, qui n'a pas épargné le sport, exigerait aujourd'hui des champions qui soient à la fois au top de leur discipline, sapés comme des mannequins, brillants comme des Prix Nobel et géniaux comme des artistes. Mais Spencer était-il charismatique ? Et Lawson ou Doohan ? " Bien sûr, il y a Rossi, reprend Bigot. C'est différent, une exception : il fonctionne en autosuffisance dans tous les domaines. Mais il faut éviter de cataloguer quelqu'un en un mot. Par exemple, on dit que Pedro n'est pas fort en bagarre, mais tu vu sa taille et son poids ? Sur la moto, il ne peut pas jouer de son corps en le déplaçant. Sûr qu'au freinage face à Rossi, il ne peut pas charger son train avant comme un pilote d'un mètre quatre-vingt…"

N'empêche, les yeux des fans nous l'ont encore prouvé au Mans : Rossi reste l'idole de toute une génération de motards, et ceux qui tentent de le battre, qu'ils se nomment Giberneau, Stoner ou Pedrosa, endossent d'office le mauvais rôle. Tans pis."

C'est pas faux!

Inconsciemment, ceux qui se permettent de braver Rossi, on leur donne le rôle de méchant : c'est un peu mon cas, j'avoue que Rossi est mon pilote préféré et j'ai tendance à être indulgent à son égard.

Mais bon Rossi restera dans les annales pour son talent mais aussi pour la "fraicheur" qu'il a su apporter à la moto. C'est beaucoup plus qu'un pilote talentueux et c'est ce qui fait son charme comparé à un Pedrosa par exemple.

Cette interview est limpide et claire, il dit ce que je pense depuis quelques années déja. C'est dingue, je trouve qu'il est dans le vrai a 110%.

marius a écrit:

Et puis, qu'est ce qu'on demande à un pilote ? D'aller vite et d'essayer d'être le meilleur.

Et puis peut-être un peu aussi de montrer qu'il s'éclate dans ce qu'il fait afin qu'on puisse le suivre...

marius a écrit:

mais vu sa taille et son poids ? Sur la moto, il ne peut pas jouer de son corps en le déplaçant. Sûr qu'au freinage face à Rossi, il ne peut pas charger son train avant comme un pilote d'un mètre quatre-vingt…"

Jockey... y a peut-être pas pensé... est-on plus avantagé en faisant 1m80 ? (c'est une vraie question "sérieuse" vu que je ne pilote pas, je m'interroge)

Un nouveau sujet sur Dani dans Moto Journal, qui une fois de plus me surprend.
Commencerait on à ne plus le diaboliser ?

"S'il n'y avait pas la peur, tous les cireurs de souliers d'Espagne deviendraient des toréadors." Ainsi parlait Hemingway dans La Capitale du monde.

Ce week-end, le petit cireur de souliers devenu grand toréador s'appelait Dani Pedrosa. Car le petit pilote a toréé avec le diable, Valentino Rossi.

Pedrosa, un homme dont on ne sait rien, ou si peu. "Dani est une personne particulière, mais il ne se prend pas pour un héros, explique Mike Leitner, son chef mécano. Il ne se voit pas comme une star, et, finalement, c'est facile de travailler avec lui, car il garde toujours les pieds sur terre. Je pense qu'Alberto Puig l'a bien formé dans ce sens, lui donnant cette valeur de la vie.

Le résultat, c'est que Dani connait parfaitement les bons et mauvais cotés de son métier, et qu'il est toujours sérieux et concentré au boulot. Il a même des capacités étonnantes : quand rien ne va, les directions qu'il prend me surprennent.

Et, à l'inverse, quand on gagne, il me surprend encore par la sérénité de son approche."