Sylvain Guintoli et la nouvelle R1 officielle : « On a envie de gagner tout de suite »
Par Philippe Debarle le 29/10/2015 11:21
Champion du Monde en 2014, Sylvain a eu le plaisir d’exhiber cette année son numéro 1 bien mérité, même si quand il a signé chez Honda il espérait mieux qu’un seul podium cette saison. Nouveau défi pour l’année prochaine : développer et mettre au point la nouvelle Yamaha R1 au sein du team officiel, avec comme coéquipier Alex Lowes.
Il y a dans ta saison 2015 des motifs de frustration, dont la compétitivité relative de ta CBR, mais aussi du positif comme la troisième place à Magny-Cours, et le fait que tu termines au championnat nettement devant ton coéquipier Michael van der Mark, qui bénéficie d’une bonne estime. Quel est ton bilan d’ensemble ?
« Mon bilan 2015 est bien sûr nettement moins bon que ce que j’espérais initialement, que ce qu’on attendait tous. Ça a été une année difficile. Je pense que nous n’avons pas été avantagés par le règlement, et on s’est retrouvés en retrait alors que l’on ne s’y attendait pas. On a essayé d’adapter la moto au mieux, mais le règlement se rapprochant de la série, ça n’a pas été facile.
« Ce qui a été positif, c’est que j’ai continué à me battre. Je finis devant mon coéquipier au championnat. Le podium de Magny-Cours a un peu sauvé les meubles, mais comme nous n’avons pas pu nous bagarrer devant, ça a été une année assez frustrante.
Qu’est-ce qui manquait à la Honda ?
« Le principal problème a été qu’elle était très difficile à mettre au point car la fenêtre d’efficacité était vraiment très petite.
Pour 2016, tu as choisi Yamaha, avec le Crescent Racing de Paul Denning et comme coéquipier Alex Lowes. Passes-tu d’une machine trop vieille à une machine trop neuve ? Le développement de la R1 sera-t-il suffisant pour assurer sa compétitivité dès 2016 ?
« On est partis dans un challenge très motivant, avec une moto qui a l’air très bien née. Cette R1 a remporté le championnat British Superbike et a également brillé en endurance, en gagnant par exemple les 8 H de Suzuka. Donc le potentiel est là. A nous de bien l’utiliser, en fonction du règlement du Championnat du Monde Superbike. Sur le papier, la nouvelle R1 ça a vraiment l’air d’être de la balle. Le moins qu’on puisse dire est que j’ai vraiment très hâte de découvrir cette nouvelle Yamaha et d’en commencer le développement.
Quand débutera ce développement ?
« Bientôt. On aura un premier test la semaine prochaine en Espagne. Ce sera ma première prise en mains de la machine et mon premier contact avec l’équipe sur un circuit.
Avec le Crescent Racing tu es en pays de connaissance, après avoir couru pour eux le British Superbike début 2009, puis avoir eu des contacts de nouveau quand tu roulais chez Liberty Racing en WSBK en 2012. Quels sont les points forts de cette équipe ?
« C’est une équipe qui a beaucoup d’expérience en mondial Superbike, en British Superbike et en MotoGP. Pour elle, c’est aussi un gros challenge que d’accueillir un nouveau constructeur et de travailler au développement d’une nouvelle moto. Ce sera un travail très intéressant pour le team comme pour moi. Ensemble, on a tous l’énergie de découvrir cette nouvelle machine pour en tirer le meilleur au plus vite.
On peut imaginer une année de mise au point, puis viser la victoire en 2017. As-tu signé pour deux ans chez Yamaha ?
« Oui. Notre projet est… comment dire…
… à long terme ?
« Non, pas à long terme parce qu’on a envie de gagner tout de suite ! (rire)
« C’est un projet qui est réfléchi, et conçu sur la durée. C’est en tout cas ce que je souhaite. On verra bien. Il est difficile de faire un pronostic maintenant parce que si sur le papier il y a tout pour que ça le fasse, il ne faut pas sous-estimer nos concurrents. Nous devons rester très concentrés sur nos objectifs, et quand tout se passera bien, on pensera à l’avenir. On adhère tous à ce projet, qu’on a envie de voir fonctionner au mieux. »